lundi 19 septembre 2016

Aventure 50 : interdiction d'approcher mes copines !

Je ne peux plus dire bonjour à mes copines !

Depuis quelques jours, je suis bien énervé et je mets les nerfs de mes maîtres à rude épreuve. D'une part je fais mon rebelle avec mon adolescence, d'autre part je sens que les femelles du quartier dont la plupart sont mes copines sont dans un état second, elles dégagent des odeurs et ont des comportements un peu étrange. 
De ce fait, quand je me promène, je renifle longuement leurs parcours, je me roule même par terre là où elles sont passées avant moi et je peux les renifler à des centaines de mètres aux alentours de ma truffe, si bien que les promenades sont mouvementées. Mamou tâche de rester zen, de garder son sang-froid mais parfois elle crie un peu, m'oblige à accélérer un peu le pas pour ne pas stagner sur place de longues minutes interminable.

Ce matin, j'ai croisé Isy, mon amoureuse, mais sa maitresse s'est dépêchée de traverser en me voyant arriver. Elle a salué Mamou et a dit "bonjour ! désolée mais elle est en chaleur..." et Mamou a rétorqué "bonjour! pas de problème je comprends il est énervé comme tout, bonne journée !"
Et voilà, Isy et moi sommes contraints de nous tenir éloigner alors qu'on a qu'une envie se dire bonjour, se renifler et jouer comme on le fait depuis plusieurs mois maintenant. En y réfléchissant bien, je me souviens que nous avons déjà connus cette situation il y a quelques mois. Bien entendu, je me sens bizarre, j'ai des pulsions que je ne m'explique pas vraiment, mais mon coussin à la maison en fait les frais, je le maltraite, le malmène, le mord et l'emmène dans des roulades un peu folles d'ailleurs Mamou râle sur moi et me menace avec mon journal quand je ne me calme pas.
Décidément l'adolescence n'est pas amusante du tout !

Plus tard dans la journée, je suis dans le jardin, un homme passe accompagné de ses deux femelles épagneuls qui me narguent contre le grillage, elles se frottent et font leurs besoins un peu plus loin dans la pelouse qui longe notre jardin. Je suis trop loin et je n'ai qu'une vague odeur qui arrive à ma truffe mais cela me rend fou, je bondis, j'aboie, je saute, je fais des allers-retours à toute vitesse. Mamou arrive en me grondant "Loustik, ça suffit !" Comme si c'était de ma faute !
Je la regarde, les yeux tombants, je tente de lui faire comprendre que ce n'est pas moi qui a commencé, elle comprend à moitié et me dit "Oui Loustik je sais, tu as vu les fifilles mais tu ne peux pas !"

A cet instant, je me demande si toute ma vie va être vouée à cela, à me sentir frustré dans ce corps de mâle avec ses besoins, ses envies, ses pulsions qui ne seront peut-être jamais assouvies...
 Je ne sais pas si Mamou y pense parfois, si elle trouvera un solution ou non...

L'après-midi bien entamée, c'est l'heure de la promenade, Mamou se prépare à me sortir, je suis comme un lion en cage, je cours partout, je tire sur ses lacets de chaussures pour qu'elle se dépêche mais c'est l'inverse qui se passe et ça me rend fou ! J'essaie de me contenir, d'être un bon chien mais mon instinct se réveille, me taraude l'esprit et mon corps tout entier. Je vais alors chercher mon coussin, je le mords si fort que je le déchire un peu, Mamou se lève, les poings enfoncés dans les hanches, elle me regarde avec ses gros yeux, les sourcils baissés et le doigt levé :
"Loustik ! Non! du calme ou on reste ici !'

Ces quelques mots me calment un peu, je tire mon coussin jusqu'à sa place et je vais m'asseoir près de la porte d'entrée. "C'est bien Loustik, du calme !"
Le calme est de courte durée, à peine franchit la porte d'entrée, je me mets à tirer très fort sur la laisse, empêchant Mamou de saluer convenablement la voisine qui rentrait au même instant. J'ai énervé Mamou, je suis condamné à marcher au pied, néanmoins je l'emmène à peu près où je veux, premier endroit : la pelouse où les deux petites femelles de ce midi ont laissé leurs empreintes odorantes. Je renifle puis me roule par terre pendant de longues minutes, Mamou me laisse faire, exaspérée par mon attitude, elle tente de relativiser, après tout je ne fais rien de si grave que ça ....

Arrivé au parc, je repars dans ma course folle, je renifle toutes les pistes possibles et au loin je vois arriver Emmi, une petite Jack Russel que je croise de temps à autre, je pars à sa rencontre en faisant de longues foulées si bien que Mamou est emportée avec moi jusqu'à ce qu'elle reprenne les choses en main. Elle stoppe net ma course, mon harnais me bloque sur place, je me retourne vers elle en me demandant ce qui se passe, même si j'ai ma petite idée. Je suis trop fou-fou, je tire trop fort, elle en a assez de courir !

Le maître d'Emmi qui m'a vu arrivé comme fou, fait demi-tour en la prenant à bras, lui aussi il me fuit ! Emmi pleure un peu mais rien ne fait changer d'avis son maître qui s'éloigne en me laissant là avec ma frustration. Mamou s'approche de moi, me console car elle voit bien mon mal-être, je pleure et soudain ma promenade n'est plus aussi amusante qu'elle devrait l'être. Néanmoins nous continuons notre balade, dans le quartier où j'ai tout mes copains, je croise Beko et Canaille qui sont tout aussi énervés que moi et soudain une certaine animosité se fait sentir, nous râlons les uns sur les autres alors que d'habitude, nous sommes contents de nous voir.

Je me rends compte alors que mon état est général, il s'applique à toute la race canine et j'espère qu'il ne durera pas trop longtemps. Que bientôt nous retrouverons notre calme et pourrons à nouveau être content de nous voir, de jouer un peu dans l'herbe comme à notre habitude...
Loustik a fini sa bouteille d'eau, maintenant c'est un jouet !

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