lundi 8 août 2016

Aventure 32 : Loustik se sauve de la maison !

                                                                                                   Le 23 Juilet 2016

Je me sauve ! Je goûte à la liberté mais j'ai peur !

Samedi matin, la journée commence comme toujours, je me réveille au lever de Mamou qui prend son café, s'habille et se prépare pour aller me promener. Une bonne balade au grand air nous fait du bien comme toujours, je rencontre mon copain Hermès qui a changé d'allure, il est allé chez le toiletteur et a une nouvelle balle qui s'empresse de me montrer sans pour autant me laisser la prendre. Il me nargue un peu mais je ne rentre pas dans son jeu, je ne suis pas trop jaloux car je ne suis pas à plaindre niveau jouets, il y en a plein la maison et le jardin, je n'ai que l'embarras du choix et Mamou se laisse souvent attendrir devant un nouveau jouet quand elle fait les courses si bien que ma caisse à jouets et trop petite à présent, une deuxième est venue compléter la première pour mon plus grand plaisir. J'aime en effet les renverser, voir rouler et s'éparpiller tous mes coquins et me rouler dedans, histoire de montrer qu'ils sont tous bien à moi.

En rentrant de la balade une heure plus tard, alors que nous arrivons le long de notre jardin, j'aperçois Papou qui est déjà en train de bricoler comme à son habitude. Il nous ouvre le portail, nous rentrons tranquillement, je m'empresse d'aller lui dire bonjour et je lui ramène mon ballon pour qu'il me le lance, ce qu'il fait avec plaisir. Je pars dans une course folle à travers tout le jardin, je dépose le jouet à Papou qui me le relance encore et encore jusqu'à ce que je sois épuisé, je m'en vais m'allonger dans l'herbe paisiblement en gardant un oeil sur mes maitres qui s'adonnent aux travaux extérieur, Papou monte un nouveau petit muret en briques et Mamou jardine, enlève les mauvaises herbes et plante de nouveaux arbustes car j'en ai cassé plusieurs en m'asseyant dessus.

Plus tard dans la matinée, Papou s'absente pour aller chercher du ciment, du sable afin de continuer ses travaux. Je reste donc avec Mamou en guettant la revenue de Papou qui me manque. Soudain, je vois la voiture se garer devant le portail, je fais des allers retours le long de la clôture, puis le portail s'ouvre, Mamou qui ne fait pas attention de suite, se retourne en entendant la porte et alors que Papou ouvre le coffre de la voiture pour décharger les matériaux, j'en profite pour me sauver. Mamou voit juste le bout de ma queue se dérober et me voit courir comme un fou le long du jardin.
Elle crie "Loustik vient ici !", je me retourne en entendant sa voix, mais l'envie d'aller faire un tour en toute liberté est trop forte !

Je m'en vais d'un pas décidé, quand je me retourne à nouveau, Mamou est devant le portail, elle court après moi en criant "Viens mon Loulou!" Je me retourne à nouveau sans arrêter de courir, elle me suit alors je continue et j'accélère même. J'arrive maintenant à la petite rue sur le côté qui mène à un magasin, il y a toujours des voitures et je le sais bien car, quand je me promène en laisse avec Mamou, elle rembobine la laisse et vérifie toujours qu'une voiture n'arrive pas au moment où l'on traverse car la visibilité n'est pas très bonne. A cet instant, je ne fais pas attention, je traverse sans me soucier du monde qui m'entoure, quand j'entends une voiture klaxonner, je me dépêche à rejoindre le trottoir, Mamou me suit toujours, elle crie très fort, elle a peur, j'en prends conscience mais je suis incapable de m'arrêter, courir sans laisse, en plein liberté est un tel bonheur...

Alors que j'arrive à la fin de la rue qui débouche sur la grande route principale où la circulation est dense et impressionnante, je me retourne et je me rends compte que Mamou n'est plus là !
Je ne la vois plus, je regarde la route, en la traversant je rejoindrai le parc où j'ai l'habitude de me promener avec Mamou, en regardant de l'autre côté je vois le chemin que je viens de parcourir, je ne la vois toujours pas. Je m'assois un instant pour réfléchir, j'ai peur, je suis pris de panique et je ne sais plus quoi faire !
Je me ressaisis et je décide de traverser, au même moment un énorme camion passe, il me fait très peur, ça fait un bruit assourdissant et même si le parc me fait envie, je rebrousse chemin à toute vitesse. Sur le côté du chemin qui mène au magasin, j'aperçois Mamou qui est assise sur un petite barrière, je stoppe ma course immédiatement. "Que va-t-il m'arriver?  Qu'est-ce que Mamou va me faire ?"

Elle a l'air calme, même pas fâchée, j'hésite à la rejoindre, je sais qu'elle me regarde mais ne fais pas un geste, ne prononce pas un mot. Elle se lève et se dirige vers moi tranquillement. Sur l'instant, l'envie de courir à nouveau vers la liberté me traverse l'esprit mais la circulation est vraiment intense, j'ai très peur. Alors que Mamou s'est figée sur place, comme pour me laisser le choix de prendre ma décision, je me dirige vers elle d'un pas hésitant, les oreilles baissées, je prends un air penaud, j'émets quelques sons qui veulent dire "pardon". Mamou s'abaisse à ma hauteur et me laisse venir à elle, ce que je fais sans attendre, je trottine et vient me réfugier tout contre elle.

Elle me caresse tendrement, cela me fait oublier toute la peur que j'ai ressenti face à cette liberté qui fut plus effrayante qu'autre chose. Je m'attends à ce qu'elle me passe un collier et une laisse mais non, elle n'a rien dans les mains. Elle m'invite à la suivre, très calmement ce qui me surprend beaucoup je dois bien l'avouer. On échange un long regard, les mots ne sont pas nécessaire ni les menaces d'ailleurs. Je me mets bien à côté d'elle et nous parcourons la rue côte à côte, en regardant la grande route, j'aperçois Papou sur le trottoir d'en face, il avait anticipé ma fuite et s'était posté là au cas où je traverserai entre temps. En nous voyant revenir, il fait demi-tour et regagne lui aussi la maison. Même si il est loin, je peux lire sur son visage la colère mêlée à la peur, il fronce les sourcils, alors qu'il vient à notre rencontre avec, je pense, la ferme attention de me rouspéter, Mamou lui fait signe de ne rien dire, un doigt posé devant sa bouche, Papou ne dit rien mais me regarde d'une drôle de façon, un tas de sentiments mêlés se lisent sur son visage mais il ne dit rien, il se poste à côté de Mamou sans un mot. 

Ils échangent un regard de soulagement, moi je les observe mais je n'en mène pas large. Nous longeons la clôture de notre jardin, Papou entre le premier, je le suis d'un pas hésitant car même si je ne prends jamais de fessée, cette fois je sais que je la mériterais à juste titre. Mamou entre à son tour, referme le portail et passe à côté de moi sans dire un mot. 

La punition est pire que ce que je pensais, je ne suis pas mis à mon panier, elle ne sort pas le journal pour me menacer, non rien de tout ça, elle m'ignore totalement, trop déçue pour faire quoi que ce soit. 
Elle rentre à la maison, je la suis d'un pas craintif, elle va à la salle de bain mais ne me laisse pas rentrer, elle ferme la porte à ma truffe. Je reste là, planté sur place. Je l'entends émettre quelques petits sons, puis se moucher, Mamou pleure. Même si je ne l'ai vu qu'une ou deux fois pleurer, je sais bien reconnaitre cet état, je me sens très mal, je gratte à la porte en pleurant mais j'entends "laisse-moi Loustik !"

Je comprends alors la gravité de ce que je viens de faire, elle a eu si peur pour moi qu'elle en est malheureuse à ce point, incapable de me punir, sachant que j'ai eu très peur moi aussi. Je m'allonge devant la porte close, je réfléchis à ce que je viens de faire et j'espère que Mamou va bientôt sortir pour que je puisse lui faire mes excuses.
Papou rentre au même instant, me voyant camper devant la porte, entendant Mamou pleurer, il comprend la situation, il me lance un regard noir, les sourcils froncés comme il fait quand il est mécontent, il m'enjambe, ouvre la porte, rejoint Mamou et la referme derrière lui me laissant ainsi dans mon mal-être profond que j'ai, je dois bien l'avouer mériter.

Quelques minutes plus tard, ils ressortent en m'ignorant à nouveau. Je décide de les laisser tranquille, je me punis moi-même en allant m'installer dans mon panier de cuisine, je m'allonge sur ma grosse couette douillette, je m'endors quelques instants après. A mon réveil, Mamou est assise au sol, tout à côté de moi, la voir ainsi me remplit de joie, je m'empresse de lui faire un gros bisou, elle me caresse et me prend dans ses bras pour me consoler. L'incident est clos, je le sens tout de suite et même si je sais qu'il faudra du temps pour oublier tout cela, je ne suis pas prêt de recommencer et Mamou le sait bien !

L'ignorance de mes maitres à mon égard a été la pire des punitions que j'ai subie jusqu'à maintenant. Elle m'a fait très mal et ils le savent bien...
Le reste de la journée s'est déroulée dans le calme, nous avons tous eu notre lot d'émotions. 

Depuis ce jour, le portail peut bien rester ouvert, je ne m'aventure plus à le passer, je me contente de rester assis et de regarder les gens et les voitures passer sans broncher.

La liberté est un sentiment merveilleux, il faut bien le dire, mais comparée à la peur que j'ai ressentie, au mal que j'ai causé à mes maitres chéris, le bien-être que j'ai pu ressentir pendant ce court moment fut bien moindre. J'attendrais à présent que mes maitres m'enlève ma laisse dans les endroits qu'ils auront choisi, au moment où ils l'auront décidé et surtout quand ils sauront que je suis en parfaite sécurité.
 
Loustik reprend son calme en mâchouillant une vielle basket à Mamou, bien à l'abri dans le jardin...

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