Aventure 28 : Une journée sans Mamou !

                                                                                                  Début Juillet 2016 ...

Toute une journée sans Mamou !

Je viens de fêter mes 10 mois, et oui le temps passe si vite, j'ai atteint ma taille adulte à présent, je suis fort, puissant même, mais je suis en pleine adolescence donc je fais quelques bêtises, j'essaie d'avoir le dessus mais je reste un très bon chien de vie, de compagnie et Papou et Mamou en parlent régulièrement "c'est un bon Loulou" disent-ils en me regardant avec plein d'amour dans les yeux, quand c'est comme ça, que je sens qu'ils parlent de moi, je prends une pause fière, bien fort sur mes pattes puissantes et je lève le museau comme une star, d'ailleurs j'en suis une à leurs yeux car hormis mes petits écarts de comportements, je suis une vraie mascotte dans mon quartier, je dis bonjour à tous ceux que je croise avec plus ou moins d'enthousiasme, je ne sais pas encore bien le doser alors parfois je cours vers eux, je saute pour leur dire bonjour mais avec un peu trop de brutalité apparemment puisque Mamou me corrige à chaque fois "ne saute pas Loustik, Non!". Je suppose qu'avec le temps je me calmerai et je saurais dire bonjour comme il faut, assis aux pieds des gens pour qu'ils puissent me caresser gentiment au lieu d'avoir un élan de recul quand je fonce sur eux à toute vitesse et que je saute dans tous les sens jusqu'à parfois les enrouler avec ma laisse.

Nous sommes samedi matin, j'ai fait ma balade avec Mamou qui me semble nerveuse aujourd'hui, peut-être va-t-il se passer quelque chose d'inhabituel, je ne sais pas encore quoi mais je suis tout excité à l'idée qu'on s'en aille quelque part ou qu'on reçoive du monde à la maison. Mamou prépare un sac, mais ne met aucune de mes affaires, elle y met un cadeau et d'autres bricoles puis prépare son sac à main. Elle me regarde d'un drôle d'air et me fait d'énormes câlins mais je sens son stress transpiré de tout son être. Papou, qui est d'habitude déjà dans le jardin à faire des travaux sur la terrasse, reste là, près de Mamou et ça ne me dit rien qui vaille tout cela. Soudain, on sonne à la porte, chouette c'est Papi et Mamie qui arrivent, je cours vers eux, leur fait la fête comme toujours, et comme d'habitude Papou crie "doucement Loustik!", je me calme un peu, j'attends une caresse que j'ai immédiatement quand je m'assois. Ils discutent quelques instants, puis prennent un café. Mamou vient vers moi, me fait un câlin et me dit " sois bien sage avec Papou Loustik, Mamou revient ce soir". Je n'ai pas tout compris mis à part le fait qu'elle s'en aille, elle prend ses affaires, embrasse tendrement Papou, s'abaisse et me fait plein de bisous et je sens que les larmes lui montent. 

Un dernier au-revoir de la main à la porte vitrée du sas et les voilà partis, Mamou est parti sans moi ! J'espère que ce ne sera pas trop long son escapade sans nous. JE pleure, je reste assis sur le fauteuil devant la fenêtre, espérant la voir passée et rentrée mais non, je vois la voiture s'éloignait, je pleure, j'aboie et je fais même le loup pour que Mamou m'entende et revienne me chercher mais en vain...
Papou tente de me distraire comme il le peut, mais rien à faire, cela fait maintenant une heure que je reste là à attendre en pleurant, Papou décide de me changer les idées, il m'emmène balader. Dès la sortie je renifle les pas de Mamou par terre, puis les traces de la voitures, je me mets à courir en espérant pouvoir suivre la piste pour la rejoindre mais je ne peux pas, Papou m'en empêche "c'est trop loin Loulou, Mamou viendra toute à l'heure". Je suis triste mais je décide de profiter de cette balade comme je le peux et j'essaie d'être sage avec Papou. 

Notre petit tour terminé, nous rentrons à la maison, direction le jardin pour les travaux, moi je reste aux aguets, j'attends dans l'angle de la clôture, là où je vois tout ce qui se passe et surtout où je verrais Mamou arriver quand enfin elle rentrera. Je finis par m'allonger, je m'endors mais au moindre bruit suspect je me réveille, ma queue balance en espérant qu'elle rentre enfin... 
Le midi arrive, Papou fait réchauffer le plat que Mamou nous a préparé hier soir, je n'ai pas faim, je ne mange pas même si il insiste un peu, qu'il essaie de me tenter avec un petit bout de fromage que j'aime tant, non je décide de faire grève de la faim jusqu'à ce que ma Mamou me soit rendue. Le téléphone sonne, j'observe Papou et je me rends compte qu'elle l'appelle pour prendre des nouvelles. "Il reste assis à t'attendre, il refuse de manger mais ne t'inquiète pas dans l'ensemble ça va, il s'est calmé, arrêté d'aboyer de faire le loup" dit-il d'une voix pleine de tristesse.

Papou a fini son repas, moi je n'y ai même pas touché, même pas reniflé. L'après-midi, il retourne dehors finir ses murets de briques, moi j'attends, je pleure encore un peu, je ne veux pas jouer même si Papou fait des efforts, il fait des pauses pour s'occuper de moi, essayer de me distraire en m'envoyant mon ballon ou mon frisbee, je ne bouge même pas une oreille à son grand désespoir. Il est attristé de me voir ainsi, je le sens bien et parfois je vais lui faire un bisou car il fait tout ce qu'il peut pour que je passe une bonne journée quand même mais il sait que sans Mamou ce n'est jamais une bonne journée.

En dix mois, jamais elle ne m'a laissé plus de deux heures seul, je me demande si j'ai fait quelques choses de mal. "Est-ce ma faute si elle est partie", cette question m'obsède en certain temps, je reste là, allongé dans l'herbe, le regard vide, mon estomac grouille de faim mais j'ai aucune envie de me nourrir même quand Papou me tend un petit biscuit pendant qu'il prend un café assis sur les marches de la terrasse, je reste près de lui mais je ne veux rien à part des caresses qui sont les bienvenues.

Plus tard dans la soirée, le téléphone sonne à nouveau, je sens que c'est Mamou et j'aimerais tant savoir parlé pour lui dire à quel point elle me manque, à quel point j'ai hâte qu'elle rentre pour pouvoir lui faire la fête !
Papou parle un peu, il a l'air content de ce qu'elle dit, je retourne à la fenêtre du salon, je me positionne bien et j'attends, je fais un peu le loup, je sens qu'elle va bientôt arrivé ou est-ce juste l'espoir qui me fait penser que Mamou sera de retour d'ici peu ?

J'attends, j'attends, j'attends encore... Alors que je commence à baisser ma vigilance, le miracle arrive, je vois la voiture de Papi se garer devant la maison, je pars dans une course folle à travers toute la maison, je tourne autour de tout ce que je peux en dérapant, glissant, allant même me casser la figure et me cogner dans le meuble de salle à manger, Papou me regarde d'un air surpris et joyeux. J'entends la porte d'entrée s'ouvrir, je fonce vers la porte du sas qui va bientôt s'ouvrir. Mamou ouvre la porte, de tout mon élan je saute si haut que j’atterris dans ses bras, chose que je n'avais plus réussi à faire depuis plusieurs semaines vu mon poids, Mamou surprise en tombe presqu'en arrière, je la couvre de bisous, je la lèche partout, je mets mes deux pattes avant sur ses épaules et pose ma tête au creux de son cou. Je respire son parfum à plein poumons, cette odeur si agréable et rassurante qu'elle dégage et qui a le don de rendre heureux en toute circonstance.

Elle est tellement heureuse qu'elle en pleure, elle me murmure à l'oreille "Loustik, mon coeur, pardon de t'avoir laissé, je le ferai plus", je comprends chaque mot qu'elle me dit, je pleure pour lui faire comprendre que cette journée a été horriblement longue, sans joie pour moi aussi. Elle me repose à terre pour laisser Papi et Mamie rentrés, les pauvres sont coincés dans le sas depuis cinq bonnes minutes au moins, je leur dis bonsoir aussi avec, j'avoue, un peu moins d'enthousiasme, après tout, c'est eux qui ont emmenés Mamou loin de moi. 

Je ne la quitte plus d'une semelle, où elle va je vais et ce durant toute la soirée, elle le comprend très bien, me caresse en permanence. Arrive l'heure du dîner, alors que les adultes passent à table, elle me prépare une gamelle spéciale que je mets moins de cinq minutes à engloutir. Elle me ressert, je mange à nouveau, en me retournant je vois que Papou est ravi que je mange enfin et Mamou est contente de nous avoir retrouvé aussi. Papi et Mamie s'en vont, nous en profitons pour aller faire une dernière balade en cette jolie soirée d'été, le vent est doux et chaud. Je me retourne régulièrement pour vérifier que Mamou est bien là, oufff elle l'est !

Je ne sais pas ce qu'elle a fait pendant cette journée, mais j'espère que c'était la seule et unique fois qu'elle me laissera autant d'heures sans elle. 
En rentrant, ils s'installent confortablement dans le canapé, j'y monte aussi, je viens me placer entre eux, la tête posée sur les genoux de Mamou qui me caresse, l'arrière-train à moitié sur les jambes de Papou qui me caresse le dos. 
Je suis aux anges, si je savais prier, je prierai le ciel pour que la vie soit toujours ainsi... 

Est-ce que Mamou va bientôt rentrer ?