Aventure 11 : rencontre avec mes congénères !

 
La journée se passe normalement : réveil, balade, puis gamelle, promenade, jeux et une petite sieste. Mamou se prépare pour partir,elle m'ignore une nouvelle fois et me laisse chouiner sans trop rien dire, vais-je encore rester seul à la maison ? 
Suis-je puni ?
Je ne pense pas, Mamou n'a pas dit quoi que ce soit et c'est bien ça qui m'inquiète, elle me parle très souvent et même si je ne comprends pas tout, elle a l'air contente de partager avec moi ses pensées, réflexions et autres petites phrases qui me ferait rigoler si j'avais le sens de l'humour d'un humain.
 Elle enfile ses chaussures, son manteau et met son écharpe, même son bonnet et puis le miracle arrive elle saisit ma laisse posée sur le meuble de l'entrée . Ouffff !! me voilà sauvé, enfin à cette seconde c'est ce que je pensais jusqu'à ce j'entende :
 "Allez Loustik on va chez le Véto", ce mot me dit vaguement quelque chose, je l'ai entendu dans ma première famille et soudain je fais le rapprochement avec les fameuses piqûres!  
Mamou me dit "Oui on va aller faire sa PIK-ûre"!Je pense qu'à cet instant précis, mes yeux se sont exorbités : "Quoi PIK?" non seulement elle m'annonce ça toute en joie mais en plus si c'est le même PIK auquel je pense, ça va pas être drôle du tout pour moi !

Non!  je décide de ne pas venir, je recule, je refuse de mettre ma laisse, je préfère rester là, à choisir, l'option du rester seul est encore préférable. Bon, évidemment je n'ai pas le choix, du haut de mes 6 kilogrammes je ne fais pas le poids, Mamou m'attrape, met ma laisse et "allez en route loulou on va se protéger contre les vilaines bê-êtes !"
Mais je ne suis pas malade, je proteste mais rien n'y fait, arrivé dehors la tentation de gambader me fait oublier où l'on va, jusqu'à ce qu'on arrive devant cette grande vitrine. Il y a des autres chiens devant qui gambadent et jouent dans l'herbe gelée, des cages avec des drôles de bêtes dedans, une autre cage d'où viennent des cris perçants les oreilles. Mais où suis-je atterris ?
 
Mamou me laisse balader un peu, renifler les animaux et laisser les autres me le faire aussi, c'est une sensation désagréable, j'aimais ça quand c'était mes frères et sœurs, mais là je ne suis pas à l'aise, j'ai un peu peur, les autres chiens sont plus gros que moi, certains sentent même mauvais, d'autres bavent sur moi, il y a un gentil jeune labrador, nos regards se croisent et en un instant, on constate chacun que l'autre vit la même chose déplaisante. On se rapproche naturellement, écartant naturellement la meute qui s'était formée autour de nous, face à face, on se regarde un moment, puis nos petits nez se touchent, on se renifle et spontanément on se fait un petit bisou.
Mamou est l'autre dame ont l'air d'apprécier le spectacle "Trop Chou", elles l'ont dit en même temps. On s'amuse un peu et puis mon copain s'éloigne, dommage j'aurais bien passer du temps avec lui, aller jouer dans l'herbe ...
Un autre arrive vers moi, il a ma taille mais paraît plus âgé, il tient une balle entre ses crocs, il la pose devant moi et m'invite à jouer, je regarde Mamou pour voir si je peux la prendre ou non, je donne un coup de patte encore un peu maladroitement, la balle roule et le chien va la chercher en sautillant partout, content que je lui ai lancé apparemment, même sans faire l'avoir fait exprès il a l'air ravi ! Il me la rapporte, tient donc il est marrant ce copain !
Un autre passe devant moi en faisant le fier, il sort le poitrail, monte son museau comme si il regardait le ciel, la queue en panaché droite comme la justice, dis-donc il en impose celui-là me dis-je, mes yeux vont donc naturellement vers son maitre et je me rends compte qu'il marche exactement de la même façon ! Il faut donc copier son maitre pour être un bon chien ?
Il faudra que j'observe un peu mieux Mamou alors si je veux suivre cet exemple même si je suis pas sûr que c'est ce que je veux ni elle d'ailleurs...

 Mamou et moi rentrons dans le hall, c'est immense, un golden attend sur le tapis, il voit tellement de chiens qu'il ne se lève même plus pour nous accueillir. Mamou discute un peu avec la dame, puis elles me font monter sur un énorme truc froid : "6 kilos 340" puis on va s'asseoir dans une autre pièce, Mamou s'assoit, je fais la même chose.
J'ai peur et je ne fais que mâcher mon jouet accroché à ma laisse. Je renifle mais du bout de la narine, je ne m'aventure pas vers cet énorme chien qui, allongé par terre, prend la moitié de la salle d'attente. Il bouge une oreille de temps et temps et me regarde quand j'émets un petit son. Mamou me rassure mais bon il est très gros et moi je suis minuscule.

Le gros chien s'en est allé,  il est rentré dans une autre pièce et il n'avait pas l'air très rassuré ni content d'y aller mais son maitre tirait sur sa laisse de toutes ses forces. 
Tout ça ne me dit rien qui vaille pour la suite !
La porte se referme derrière lui et là une dame arrive avec une cage, dedans il y a une grosse boule de poils qui fait "Crrrrrrr-Pchhhhhh" en me voyant ! 
Mais qu'est-ce que c'est ?!
Et puis alors qu'il se calme, je le vois un peu mieux et je me souviens de la maison de mes premiers maîtres "le chat", cette bête qui nous a terrorisé plus d'une fois, il crachait pour nous faire peur et se hérissait sur commande pour nous faire fuir !
Puis la porte s'ouvre à nouveau et le docteur vient nous chercher : 
"Loustik, c'est ton tour !"
Je relève la tête en entendant mon nom et je vois un grand homme dans une blouse blanche et je me dis "oui c'est la même PIK" !

Je ne veux plus avancer donc Mamou me porte, j'espère devenir aussi gros que l'autre chien de toute à l'heure comme ça elle ne pourra plus me forcer à quoi que ce soit. Bien qu'elle soit très forte ... Je suis sûre qu'elle trouvera une parade si cela arrivait un jour ...

Une grande table descend, Mamou me guide pour monter dessus et hop je remonte automatiquement, ça fait peur mais c'est un jeu rigolo, quelques secondes plus tard me voilà à leur hauteur ou presque. Le docteur s'avance vers moi, je le renifle un peu, il me fait une caresse puis me manipule dans tous les sens, il regarde dans ma bouche, je le mordille du coup, il me palpe partout : les pattes, le bidon, il nettoie mes oreilles ... et puis il s'éloigne. Mamou me caresse et me dit " C'est bien Loustik tu es sage", le docteur revient avec une seringue, il me caresse et tapote un peu et "Pik voilà elle est faite" dit-il d'un air satisfait . Mamou me dit "Bravo Loustik" mais c'est pas le mot que j'aurais employé moi, déjà parce que je n'ai rien fait d'extraordinaire en me faisait avoir de la sorte, et puis par ce que ce n'est pas joyeux du tout pour moi. Peu importe ce  que je tente de lui faire comprendre, elle est contente, le docteur aussi d'ailleurs car il me donne un petit gâteau.
"Merci Doc mais la prochaine fois sans PIK ce sera encore mieux!" pensais-je.
S'en suit une longue conversation entre Mamou et lui, j'entends les mots "manger, gamelle, vermifuge, anti-puces..." je renifle partout, je mâchouille un bout de papier qui traine ... Je tue le temps et puis enfin nous sortons, et là plein de chiens, de chats qui attendent leur tour, je suis apeuré et puis j'ai encore un peu mal, je ne veux pas avancer devant tous ces inconnus qui me regardent. Même si une dame dit "oh qu'il est beau", je ne veux même pas aller lui dire merci. C'est trop pour moi tout ça, je me cache derrière les chaussures à Mamou qui me prend volontiers à bras, nous passons et enjambons même toutes ces boules de poils qui m'effraient et enfin nous regagnons l'herbe dans laquelle me promener à cet instant est une béatitude totale.

La route me parait bien longue sur le retour alors qu'à l'aller elle m'avait parut bien courte au contraire, je me sens bizarre, je suis fatigué comme après une longue journée de jeux. Mamou voit bien que j'ai du mal à avancer, je rejoins donc ses bras avec grand plaisir jusqu'à la maison.
A peine rentré, je vais m'étaler sur mon coussin, je n'en bougerai plus avant deux bonnes heures. Mamou s'inquiète même tellement qu'elle me réveille régulièrement pour vérifier si je vais bien, oui je vais bien mais tout ce que je veux c'est dormir, ça me rappelle mes premières semaines de vie où l'on passait, ma fratrie et moi, notre temps à dormir, nous étions éreintés pour de petites choses de rien du tout comme téter notre mère et parcourir le petit mètre cinquante de notre aire de jeu. Nos premiers pas dans le jardin nous avait valu une sieste de trois bonnes heures !

Sachant pertinemment que je n'ai pas eu une journée plus fatigante que d'habitude, c'est forcément cette satané piqûre qui m'a mis K O !
J'espère à nouveau, peut-être en vain, que cette piqûre était la dernière.

 La fin de la journée fut bien calme et ce n'était pas pour me déplaire,  j'étais même pas content de devoir sortir,  je voulais juste dormir mais nos sorties étaient pour le coup obligatoires pour être propre mais je ne m'attardais pas du tout. A peine les pattes dans l'herbe passé le coin de la rue, je faisais ce que j'avais à faire et je faisais demi-tour vers la maison. Mamou a eu l'air surprise mais compréhensive "oh pauvre Loustik tu es trop fatigué! Allez viens on rentre à la maison".
Super, c'est tout ce que je veux rentrer dormir !
Elle enlève mon harnais, ce qui veut dire "Gros Dodo", chouette une bonne nuit de sommeil c'est tout ce qu'il me faut ! 

Je fais un bisou à Papou en passant qui me le rend et m'accompagne à mon coussin, Mamou vient aussi m'embrasser tendrement comme elle fait toujours et je sombre dans mes rêves sans lutter !
Je suppose qu'après ils ont éteints la lumière mais pas la télévision, et oui je dors toujours avec la télé pour ne pas être dans le noir quand je me réveille en pleine nuit.
Mamou a même posé près de moi ma gamelle d'eau fraiche dans laquelle je lape bien volontiers  pour me désaltérer un peu. Je me recouche immédiatement et avant de replonger dans mes jolis songes, je me dis que  j'ai bien hâte que le jour et Mamou se lèvent pour que je puisse la remercier pour ces gentilles attentions qu'elle me manifeste au fil et tout au long des journées qui passent... 

Loustik prêt pour un pour un gros dodo !